Autres traditions : Les costumes

Costume des Alwati et du Val d'Amour

Un costume franc-comtois – Vers Dole (39) – Autour de 1850

     Retrouver les musiques et les vieux métiers d’autrefois, c’est bien. Mais c’est mieux de retrouver aussi les habits que l’on portait alors. Les descriptions des habits de ville ne manquaient pas, mais rien pour la campagne. Heureusement, dans les années 1980, des grand-mères du village de La Loye et des environs purent nous décrire, souvent avec précision, les habits de leurs propres grands-parents. Ce qui nous faisait remonter au 19e siècle. L’enquête a été fructueuse. On retrouve le même type de costume féminin jusqu’à Saint-Germain-du-Bois. (71)

     La caule, bonnet très simple, très emboîtant, noué sous le menton, servant éventuellement pour la nuit. Pour les sorties (messe), la caule pouvait être plus perfectionnée avec dentelle, rucher ou plusieurs volants autour du visage. La coiffe, bonnet plus travaillé que la caule, froncé, avec bandeau dentelé ou brodé emboîtant le visage, noué sous le menton avec deux grands pans assez larges. Les fillettes jusqu’à quinze ou seize ans portaient une « charlotte », bonnet rond, resserré par un élastique à 7 ou 8 cm du bord.

     Le caracot, genre de corsage très ajusté et baleiné à la taille et parfois dans le col, de teinte allant du blanc au noir ou la camisole, genre de chemise portée par dessus la jupe, blanche, pouvant être retenue à la taille par un ruban ou un élastique. La camisole (avec manches) était d’abord un vêtement de nuit, passé par dessus une robe sans manches. Elle pouvait être aussi une lingerie.

     Sur les épaules par temps frais, la pèlerine noire en laine, travaillée au crochet, simple (demi-cercle) ou double (cercle), ou le fichu de tissus (laine, soie), voire cachemire en milieu plus aisé.  Le crochet était utilisé dans la région bien avant 1900.

     Le tablier (dvanti), de couleur foncée ou à rayures, partant de la taille, noué dans le dos, avec deux poches.

 La jupe souvent noire, grise ou beige foncé. Parfois noire mais non unie, avec des petites impressions discrètes (genre petits pois, appelé « dégravé ») ou rouge éteint (entre rouge et marron). De forme ample, foncée ou plissée à la taille, descendant jusqu’aux chevilles, pouvant être parfois enjolivée d’un galon assorti à la teinte de la jupe, à environ 20 cm du bas. 

     Le jupon ou coutillon avait une grande importance, porté par toutes les femmes, avec poches pour lunettes ou gousset. Blanc ou en tissus rayé. Pour les personnes plus aisées : tissus en soie ou en taftas, broché, impression ton sur ton de petites fleurs par exemple. Avec un ou plusieurs volants. Souvent volumineux à l’arrière, donnant l’impression d’un gros derrière. Mais pour les campagnardes, jupon tout simple.

     La chemise, en coton, brodé, dite Empire, voire plus anciennement en fil de lin. Ouverte devant en cas d’allaitement.

     La culotte fendue, à jambes arrivant jusqu’aux genoux.

     Les bas (en fil) s’appelaient les chausses, tricotés, montant jusqu’aux dessus des genoux.

     Les sabots ou les chaussures. Les sabots « des jours » portaient trois raies transversales en large. Les sabots « du dimanche », noirs (frottés à la suie), portaient des petites fleurs gravées.

LES ALWATI. Groupe traditionnel comtois

Février 1997

     La biaude ou blaude (blouse) bleue fané, presque noire, ouverte devant sur 20 cm, fermée en haut par une petite tresse, descendant jusqu’aux genoux, portée sur une chemise en toile ou de chanvre, voire métisse (lin et coton).

     La biaude peu pratique pour le travail, se portait surtout pour aller au marché, à l’église ou différentes manifestations. Aux autres moments, les hommes portaient souvent une veste droite, style vareuse, en drap (laine ou mélange coton), et plus tard en velours noir côtelé. L’été, gilet sans manche, sur la chemise.

     Le pantalon noir ou foncé, voire rayé.

     La chemise à pantet servant de caleçon, en fil de lin à la fin du 18° siècle, puis en coton écru ou à rayures.

     Le chapeau noir, en feutre, large bord, fond plat.

     Les sabots ou les chaussures.

     La ceinture de flanelle, beige ou grise, de 3 mètres, portée essentiellement pour le travail. Exceptionnellement en satin noir pour les cérémonies avec veston noir. Rouge en forêt de Chaux. ( Cf : André Besson. Une fille de la forêt)

 

D’après Julia LEQUIN née Vuillet à Augerans (1906-1990), Simone VERGNIENGEAL née à Augerans (1907-2007), Marie PERRET née Lhomme à Mont-sous-Vaudrey (1907-2005) et Michelle FROMOND née Lequin, de La Loye. (1931- ?)

LES ALWATI. Groupe traditionnel comtois

Février 1997

  • Bulletin de la société belfortaine d’Émulation. N° 25. Auguste Vautherin. 1906. Coiffures.
  • Franche-Comté et Monts du Jura. Pidoux de la Maduère. 1925. Le costume de la fin du Moyen-âge au XIX° siècle.
  • Pays comtois. 20 / 12 / 1935. Article de Pidoux de la Maduère. Montagne et montagnons…
  • La tradition comtoise. Volume 4. Parler et costume ; Editions Mars et Mercure. 1979. Une centaine de pages sur le costume avec des article d’auteurs renommés comme Lucie Cornillot, Colette Dondaine, J-C Démard, François Lassus, Claude Royer, P. Hauger.
  • Traditions et mystères d’un terroir comtois au XIX°, les Vosges méridionales… J-C Démard. Guéniot. 1981
  • Le musée du costume comtois à Ornans (25), auparavant à Montgesoye depuis 1989. Irène Gauthier y a soigneusement réuni plus 150 costumes (dont celui des Alwati). Mais à ce jour, on attend toujours un livre d’historien qui rendrait compte de ces données multiples, avec des indications pratiques pour couturières.