Les métiers : Les radeliers
Une des causes de la conquête de la Franche-Comté par les rois de France au 17e siècle fut la convoitise des forêts comtoises qui recouvraient 40% du territoire. Après l’annexion par le traité de Nimègue en 1678, Colbert reprit les grandes orientations de Richelieu et fit recenser chênes et sapins pour reconstruire la Marine Royale.
Pour un navire de 70 m de long sur 20 m de large et d’une durée de vie d’une quinzaine d’année, il fallait abattre 12 000 chênes. Les bois étaient transportés par voie fluviale comme depuis Cramans, Chamblay et Montbarrey sur la Loue. Les bois étaient assemblés en radeaux. Suivant les cours d’eau (Doubs, Saône, Rhône), ils arrivaient à Arles ou Beaucaire avant d’être transférés jusqu’aux arsenaux de Marseille et Toulon.
Au 19e , l’industrialisation et l’urbanisation entraînent une augmentation considérable de la consommation de bois de chauffage et de charpente. Le flottage est alors à son apogée. A Chamblay, plus de 100 personnes confectionnent les radeaux et assurent la descente jusqu’à Verdun sur le Doubs, confluent avec la Saône. C’est sur cette rivière que les trains de bois sont constitués et partent en grands convois pour Lyon et Beaucaire. En 1861, la Loue charrie 68 000 m3 de bois, soit 700 radeaux. Mais concurrencée par le chemin de fer, (ouverture de la ligne Dole-Salins en 1857), l’activité s’éteindra au début du 20e siècle, en 1901 sur la Loue et en 1920 sur la Saône.
Actuellement, la Confrérie Saint Nicolas des Radeliers de la Loue, fondée en 1995 par Robert Francioli, en garde la mémoire, reconstitue des descentes en radeaux et assure des relations vivantes avec les autres associations françaises et européennes et même canadiennes, soit une quinzaine de pays.
N.B. Le terme radelier était plutôt employé dans le midi. Sur la Loue on disait généralement flotteurs ou mariniers, car les bois étaient destinés à la Marine.
Si le flottage des bois par radeaux est le plus spectaculaire, il faut mentionner aussi le flottage des bois de chauffage par bûches perdues, récupérées à l’arrivée par des barrages.
Cf La Racontotte. N° 62. Eté 2001. Article de Gilles Pétrement
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