Les métiers : Les cordiers

Les cordiers

     Pour fabriquer les cordes utilisées dans les fermes (cordes à veaux, cordes de levage), on se servait d’un « moule à cordes ». Il se compose de deux parties : l’une appelée rouet comporte généralement quatre crochets mus par une seule manivelle, à l’autre côté se trouve le carré, c’est-à-dire un seul crochet pivotant fixé sur un poteau lui-même monté sur des roulettes.

     On passe le fil d’un crochet du rouet à celui du carré et on revient sur un deuxième crochet du rouet. Et ainsi de suite en suivant un huit. La grosseur de la corde dépend du nombre de « huit » effectué. A l’épaisseur voulue, un aide fait tourner les crochets du rouet, pendant que le cordier prend soin de maintenir les fils séparés. Les fils torsadés deviennent des torons. Au fur et mesure qu’ils se forment, le carré se rapproche un peu du rouet. Au moment où les torons sont assez torsadés, le cordier glisse entre eux un billot ou toupin (petite pièce en bois de forme ovale, rayée pour engager les torons) et le place contre le crochet du carré qu’un autre aide fait alors tourner, pour permettre aux quatre torons de se torsader ensemble. La corde se forme à mesure que le cordier conduit le billot vers le rouet.

     Aujourd’hui en matière synthétique, les cordes d’autrefois étaient souvent en sisal, nom d’une agave du Mexique aux feuilles fibreuses. (L’agave très ornementale peut atteindre 10 m. C’est aussi le nom d’un port, ancien centre de la civilisation des Mayas). Pour ne rien perdre on utilisait aussi les ficelles liant les bottes qu’il fallait alors rapondre, sinon osier ou leiche (grande herbe coupante) pouvaient également lier les bottes moissonnées.